Il y a un peu plus d’une semaine, j’ai traversé une sorte de « micro-traversée du désert », où le temps de quelques jours je me suis sentie éteinte dans mon business, sans joie, et où je me suis demandée ce que j’avais envie de faire de mon entreprise, qu’elle était son sens pour les autres et pour moi.
Pourtant, dans la matière mon entreprise fait son meilleur chiffre d’affaires de cette année – mais c’est à l’intérieur que ça se passait.
Pendant plusieurs jours, je n’avais plus envie d’être sur les réseaux, plus envie de lire ce que les autres font, plus envie d’être en contact avec ma communauté. C’était ultra-lourd : j’avais juste envie de me déconnecter, me couper du monde de l’entrepreneuriat et entrer dans ma grotte. Juste être peinarde.
Je m’y suis autorisée : pendant quelques jours, je suis passée en mode « grotte ». Pas de mails, pas de réseaux.
C’est alors que ces questions sont venues à moi :
Qu’est-ce que j’écrirais si je n’avais rien à vendre ? Où est-ce que je parlerais ? S’il n’y avait pas question de ventes derrière, qu’est-ce que je ferais pour avoir de l’impact ?
J’ai ressenti un raz-le-bol du « Il faut que mes partages soient cohérent avec mes offres derrière », « Il faut qu’on comprenne ce que je propose » etc…
Aaah, les « Il faut » !
A la place, j’ai plutôt ressenti un élan de « Qu’est-ce que j’aurais envie de dire aux gens, peu importe ce que je fais derrière ? »
Paradoxalement, c’est ce que je faisais au tout début de mon activité : j’étais graphiste et je ne parlais pas de graphisme !
Dans mon blog, je parlais de tellement de choses, sans me filtrer ; bien souvent, je m’y mettais à nue, et mes articles résonnaient chez les personnes qui en avaient besoin. C’est en en parlant dans mon podcast que je m’y suis replongée, avec nostalgie.
Je racontais mes aventures, mes difficultés. J’ai écrit sur la galère à trouver ses premiers clients, le manque de reconnaissance de l’extérieur, l’impression de ne pas avoir de valeur. J’ai écrit sur ma douleur de ne pas m’autoriser à avoir d’enfant parce que je n’avais pas « la bonne situation ». J’ai écrit sur mes peurs et mes doutes. J’ai écrit ma joie, ma tristesse, ma honte, ma colère, ma fierté.
Ce qui comptait, c’était le partage.
Puis j’ai repensé aux articles que j’ai supprimés ensuite, lorsque mon entreprise a gagné en succès et en visibilité, parce que « ça n’est pas pro », « quelle image ça donne de toi ? », « ça va faire fuir tes clientes potentielles » etc… J’ai fait passé mon image avant le message et son impact.
Influencée par les photoshoots en papier glacé, j’ai cru de nouveau qu’être moi n’était pas assez – ou serait trop, au contraire. J’ai cru que ce qui marchait pour moi ne marcherait plus là où j’en étais, et que je devais faire autrement. J’ai érigé des barrières, une forme d’auto-censure et de limitation.
Est-ce qu’on ne pourrait pas simplement inspirer les gens et se dire que c’est suffisant pour que nos futures clientes viennent à nous ?
Durant ce temps dans ma grotte, j’ai ressenti l’envie de revenir à ces intentions de partage, d’impact et de contribution. J’ai appris et expérimenté tellement de choses : j’ai envie de les partager, peu importe que ça se relie à mes offres ou non.
En ces bientôt 8 années d’entrepreneuriat, j’ai eu de l’impact sur des personnes qui ne sont jamais devenues mes clientes : on oublie de dire que cet impact compte, qu’il est formidable, qu’il est important.
Je crois qu’il y a toujours au moins une personne qui a besoin pile-poil aujourd’hui de lire/entendre notre message.
Désormais sortie de ma grotte, j’ai envie de revenir à la vibration de la blogueuse que j’étais, sans enjeux, qui parlait de tout sans se demander si « c’est professionnel », « c’est cohérent avec mon activité », « ça a un lien avec ce que je vends » etc…
Juste l’envie de partager ❤
C’est drôle, en créant mon podcast j’avais pressenti que les choses allaient bouger, notamment que cette newsletter allait se transformer, et maintenant toutes les réponses sont là.
Tu as pu le remarquer, désormais ma newsletter s’appelle « Les Confidences », avec cette intention de revenir à la vibration originelle de cet espace : l’énergie des coulisses, de l’intimité. L’énergie de mon blog, qui s’était déplacée par ici ✨
Des lettres que l’on prend le temps de lire, comme on se pose pour ouvrir un livre le temps d’une bulle dans notre journée 📚☕ On retourne au cœur de cet espace, à sa source, au partage et au message en premier.
Merci de m’avoir lue, et à bientôt pour une nouvelle confidence !
Manon
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