J’écrivais la Confidence précédente quelques jours avant mes 30 ans ; je me sentais alors dans une grande paix, et j’écrivais que je n’arrivais pas à me projeter car tout ce qui comptait pour moi était déjà là. Je demandais simplement « encore plus de ça ».

C’était vrai à ce moment-là ; je partage toujours ma vérité du moment.

Puis sont arrivés les 30 ans et le passage dans une nouvelle décennie… et clairement, je ne m’attendais pas à ce que cela bougent tant de choses en moi !

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Une amie m’a dit hier que je pouvais voir ce passage de mes 30 ans comme un nouveau niveau de jeu-vidéo, et plus j’y pense plus je trouve cette comparaison juste.

Tu vois, lorsque j’étais enfant, j’avais une façon bien particulière de jouer aux jeux-vidéos : j’utilisais une triche pour éliminer tous les ennemis (ou j’utilisais le mode « bac à sable », pour les personnes à qui ça parlera) puis je jouais tranquillement à « la vie paisible », celle où il ne se passait absolument rien d’extraordinaire. J’adorais jouer sans aucun stress, aucune pression. Jouer en paix.

Aujourd’hui encore, j’aime quand c’est facile. J’aime quand mon personnage est tellement amélioré que j’évince les ennemis en une seule flèche bien placée. J’aime quand je connais tellement le niveau par coeur que j’en maîtrise chaque mouvement, comme une chorégraphie. J’aime quand il n’y a aucune résistance, et que tout se déroule comme dans du beurre.

Dans le niveau où j’étais, j’avais rempli tous mes objectifs, découverts tous les recoins, éliminés tous les antagonistes… je pouvais jouer à « la vie paisible », celle où il ne se passe rien d’extraordinaire. Et ça m’allait très bien.

Mais à mes 30 ans, j’ai peut-être changé de niveau sans m’y attendre…

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Le jour de mes 30 ans et ceux qui ont suivi, j’ai traversé une très grosse déprime. J’ai réalisé (sans que je ne le vois venir !) que si dans 10 ans j’étais toujours exactement où je me trouvais aujourd’hui, sans aucune amélioration, alors cela ne me satisferait pas.

Evidemment, je suis toujours infiniment reconnaissante pour ma vie et mon quotidien, et je m’estime grandement privilégiée ❤

Mais ce qui était confortable il y a quelques semaines est devenu « trop » confortable ; tu sens la nuance ?

Comme si c’était une douce prison dorée qui me coupait d’une infinité de belles expériences…

J’ai senti que j’avais besoin de plus de VIE. Pendant les jours où je me sentais vraiment déprimée, cette question résonnait encore et encore : « Comment me sentir vivante ? ».

Comme si j’étais arrivée à la fin d’un cycle à l’issue duquel je m’éteignais, et désormais on me demandait de renaître. J’ai eu besoin de comprendre ce qu’il se passait en moi, de comprendre ce qui demandait à être vu et ajusté…

Une nouvelle vérité s’est exprimée : c’était suffisant jusqu’ici, mais désormais « Plus DE ça » s’est transformé en « Plus QUE ça ».

Ça a été très bizarre pour moi : ce qui était une merveilleuse réussite la veille est devenue le premier palier de quelque chose de nouveau le lendemain.

Comme si j’étais arrivée dans un nouveau niveau : je découvre de nouvelles quêtes, de nouveaux objectifs, de nouveaux environnements et antagonistes. Je ME découvre avec de nouvelles facettes qui s’expriment, alors qu’elles étaient silencieuses hier.

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J’avais demandé à l’Univers « encore plus de ça » avec légèreté et curiosité, en mode « On verra bien, de toute façon je n’ai pas besoin de plus »…

… Les 30 ans ont fait bougé un pivot en moi, qui m’a révélé que j’ai envie de plus. Et ce « encore plus » n’arrivera pas en restant les fesses posées sur une chaise : c’est à moi de le créer.

C’est inconfortable, j’ai peur, j’ai envie que tout soit facile et connu. J’ai envie de connaître la chorégraphie sur le bout des doigts et de la maîtriser parfaitement.

Le truc, c’est que pour que tout devienne facile, pour que notre personnage ait des super compétences, pour maîtriser chaque ennemi et connaître chaque recoin du niveau, il y a forcément la phase d’avant : celle où on découvre, on cherche, on teste, on échoue, on apprend, on s’améliore. Et cette phase est inconfortable.

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Depuis le passage à mes 30 ans, je me sentais dans un entre-deux, un immobilisme, commme dans des limbes. J’attendais, immobile, que le brouillard se dissipe et que la clarté revienne. Comme si j’étais dans l’écran de chargement entre les deux niveaux, et que je ne cliquais pas sur « Commencer ».

Mais aujourd’hui je sens dans mon corps que c’est à moi d’appuyer sur le bouton, à moi de me mettre en mouvement, à moi de me lever et d’avancer pour sortir de ces limbes.

Cette lettre, c’est ma remises en mouvement.

C’est moi qui sort la tête de l’eau après plusieurs jours d’apnée, et qui prend une énorme respiration, comme si ma vie en dépendait.

Cette lettre, c’est le souffle de vie qui s’exprime et circule de nouveau à l’intérieur de moi ✨

« Comment me sentir vivante ? »

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A toi qui me lis : il y aura des moments où tu te sentiras complète et où tu t’arrêteras pour savourer, pour vivre pleinement là où tu te trouves. Et il y aura des moments où tu auras besoin de te mettre en mouvement, de sortir de ta cage dorée pour respirer un nouvel air.

C’est le moment où la zone de confort n’est plus si confortable.

C’est ce matin où tu enfiles ton pull préféré, comme tous les matins, mais ce jour-là quelque chose ne va plus…

… pourtant, le pull a la même forme qu’hier, la même couleur, la même texture. Ce n’est pas lui qui a changé : c’est toi. Et tu sais intimement qu’un autre pull existe pour toi ; peut-être le même dans une couleur différente, peut-être quelque chose de totalement différent.

Bien souvent, on préfère que rien ne change pour ne pas perdre ce que l’on a.
Mais lorsqu’on choisit que rien ne change, il y a aussi toutes les belles choses que l’on empêche alors d’entrer dans notre vie.

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Bref, j’ai eu 30 ans et pour cette nouvelle décennie, j’ai l’intention de vivre encore plus fort.

Merci pour ta lecture ❤

Manon