16 Mai. 2018

Mon plongeon dans le lâcher-prise et 5 leçons je retiens

"Mon plongeon dans le lâcher-prise et 5 leçons je retiens" par Manon Godard

 

Ces dernières semaines ont été très intenses pour moi et m’ont laissé peu de temps pour écrire ou dessiner, car je suis en train de rénover ma maison. Cela fait plusieurs jours que je me lève le matin, je répond à mes mails, je gère les projets de mes clientes, je prépare quelque chose à manger, puis on passe la matinée à faire des cartons, je conduis jusqu’à la maison, on décharge, on fais des travaux, je fais la route du retour, il fait nuit mais je m’occupe là-encore de mes clientes, on mange, on dors, et rebelote le lendemain. Je vois beaucoup de monde, des personnes que j’aime, mais voir du monde me prend de l’énergie.

 

En ce moment, mon mental est à rude épreuve.

 

Nous avions défini un programme à suivre pour les travaux, des délais, une date butoir… Si j’étais dans un rythme effréné ces dernières semaines c’était parce que je me disais que c’était temporaire, que c’était intense maintenant pour se calmer après. J’avais une date au bout du chemin, comme un phare, et je me démenais pour tenir le délai. Je voulais prouver que j’étais bosseuse, prouver que j’étais capable, prouver que je méritais, prouver que j’étais assez bien (alala, j’ai encore du travail sur cette croyance-ci…).

 

Mais la vérité, c’est qu’à ce jour tout le planning a volé en éclat et que je ne sais pas.

 

Je ne sais pas quand on va déménager. Je ne sais pas comment on va déménager. Je ne sais pas quand la première pièce sera prête. Je ne sais pas comment ça va se passer demain. Je n’ai plus de planning, plus de contrôle : je me retrouve plongée dans le lâcher-prise. Et pour moi qui aime avoir le contrôle, c’est une sacrée leçon.

Je dirais même que ces derniers jours m’ont rappelé ou appris des leçons fortes, et c’est ce que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui, alors que je prends un jour de pause.

 

♦ Leçon n°1 : le mental est le plus important

 

La semaine dernière j’ai été déprimée comme je ne l’avais pas été depuis très longtemps ; je me mettais à pleurer sans contrôle toutes les cinq minutes, je me disais que j’avais tout raté, que j’avais fait une énorme erreur, que je n’allais pas y arriver… J’ai eu la sensation que tout allait s’écrouler autour de moi, le sol qui se détruit sous mes pieds. J’ai senti que mentalement j’avais deux choix : abandonner ou m’accrocher.

 

L’appel le plus fort et le plus facile est d’écouter cette voix qui dit que tout est raté, mais tout le travail que j’ai fait sur mon mental ces dernières années était en moi : lorsque je sentais les larmes monter, je me répétais mentalement que je suis forte et que je vais y arriver. Je suis forte et je vais y arriver. Je suis forte et je vais y arriver. Je suis forte et je vais y arriver.

Je me suis rapprochée des personnes qui m’encouragent, qui me soutiennent et qui m’apportent du positif, des personnes qui nourrissent mon énergie et renforcent mon mental. J’ai repensé à tout le contenu dont je me suis nourrie ces derniers mois, notamment à Jen Sincero qui a écrit que lorsqu’on entreprend quelque chose d’envergure pour notre vie l’Univers nous envoie des tests pour mettre à l’épreuve notre détermination.

 

Je suis ressortie de cette passe encore plus décidée à montrer que j’allais y arriver ! Non, je n’allais pas baisser les bras, au contraire j’allais montrer à tout le monde que c’était possible.

 

Pour les entrepreneuses : lorsqu’on crée son activité on passe toutes par des phases de doute et de démotivation, plus ou moins violentes, même plusieurs années après. C’est primordial de prendre soin de son énergie et de son mental, de se nourrir de positif encore plus lorsqu’on broie du noir, de se booster : nous sommes fortes et nous allons y arriver.

 

♦ Leçon n°2 : avoir une vision est aussi très important !

 

Si je n’ai pas baissé les bras et si j’ai retrouvé ma détermination, c’est grâce à ma vision. La vision de notre maison rénovée, belle, à notre goût. La vision de nous installés dans notre salon le soir. La vision de moi en train de travailler dans mon bureau peint dans des couleurs pastelles. La vision de nos amis installés dans notre jardin cet été et de nos chats dans l’herbe.

Je ne sais pas lorsque cela existera, je n’ai pas de date précise, mais je sais que ça existera. Ça existe déjà dans ma tête et je le crée dans le plan matériel. Je m’accroche à cette vision, c’est mon moteur. C’est tout ce positif à venir qui me donne de la force aujourd’hui. Chaque jour, je repense à ma vision car elle est mon Pourquoi. Je ne connais pas le Comment, mais le Pourquoi me guide.

 

Pour les entrepreneuses : si on n’a pas de vision pour notre activité alors on n’a pas de raison de persévérer, on avance dans le vide sans phare. Sans vision, c’est beaucoup plus facile de se décourager. Mais lorsqu’on a notre vision, alors on s’y accroche contre vents et marées ! Car même face aux difficultés, on sait pourquoi on fait tout ça. La vision de mon activité, c’est moi qui répond aux mails de mes clientes et qui crée pour elles (dans mon futur bureau rénové !), ce sont toutes les belles images qui vont exister grâce à moi, ce sont les mots d’amour et l’argent que je vais recevoir pour la valeur que je donne… La vision, c’est ce qui nous motive chaque jour.

 

♦ Leçon n°3 : un jour après l’autre.

 

C’est la leçon la plus nouvelle pour moi ! Comme je vous le disais plus haut, je me retrouve dans une situation où je lâche-prise sur le temps et les événements. Je n’ai plus de planning, chaque jour un nouvel imprévu peut venir nous chambouler. Moi qui aime avoir des plans et des repères, cette situation me donne le vertige. Mais chaque jour je me répète mon mantra du moment : un jour après l’autre.

Un jour après l’autre, et tout va bien se passer. C’est quand on se projette dans le futur qu’on angoisse et qu’on imagine le pire, mais dans le présent on a du pouvoir. Aujourd’hui, je peux faire les actions qui me rapprochent de ma vision. Je ne sais pas quand j’aurai fini les travaux de la première pièce, je ne sais pas que je pourrais déménager, mais j’avance un jour après l’autre.

 

C’est ce qui est terrible avec le lâcher-prise : on plonge dans l’inconnu et on se laisse porter par le courant, sans contrôle sur lui. Mais je découvre que c’est aussi ce qui est délicieux et reposant avec le lâcher-prise : je peux me laisser porter en ayant la foi que, peu importe par où me fait passer le courant, au bout de la rivière se trouve ma vision. Lâcher prise me retire toute la pression que je me mettais moi-même ; je n’ai pas à prévoir un plan d’actions sur des semaines et des semaines, tout peut être chamboulé par les imprévus et je n’ai pas de contrôle sur les événements, mais je peux garder ma vision en phare et faire des actions qui m’en rapprochent, un jour après l’autre.

 

Pour les entrepreneuses : on aimerait souvent avoir le mode d’emploi de la réussite, un plan en 10 étapes pour tout faire correctement et que tout se passe bien et vite, mais la vérité c’est que personne ne connaît LA recette, chacun fait sa propre tambouille, chacun tâtonne, chacun se trompe, il y a toujours des imprévus, on ne peut rien planifier exactement. Mais on peut faire aujourd’hui quelque chose qui nous rapproche de notre vision, une action qui aura un impact. Faire un pas chaque jour c’est la certitude d’avancer. Un jour après l’autre, on avance vers notre vision.

 

♦ Leçon n°4 : Prendre du temps pour soi

 

J’écris cet article en pyjama, installée sur mon canapé, et bon sang que ça fait du bien. Hier j’ai passé l’après-midi devant un DVD avec ma meilleure amie et mon chéri, et bon sang que ça a fait du bien aussi. Je me suis tellement mise de pression ces derniers jours que je ne prenais plus de temps pour moi, pour me détendre vraiment, pour faire des choses qui me font du bien.

Avant de lâcher prise, je me disais que je profiterais de ce genre de choses « lorsque j’aurai fini », que pour le moment je devais travailler dur pour finir dans les temps. Mais maintenant je n’ai aucune idée de quand j’aurai fini, alors autant en profiter maintenant 🙂 Parce que le temps ne s’arrête pas pour moi et ma vie non plus. J’ai besoin de souffler, de me recentrer sur moi, de prendre soin de mon énergie pour être efficace et me reconnecter à ma vision.

 

Ce n’est pas évident de s’autoriser des moments de pause sans culpabiliser : on nous apprend qu’on n’a jamais rien sans rien, qu’on doit travailler dur pour obtenir quelque chose, que les choses ne tombent pas du ciel en restant sans rien faire… alors j’avais peur d’être jugée, d’être vue comme une fainéante qui se la coule douce. Mais à trop tirer sur la corde, je me suis rappelée combien c’est important de prendre des pauses pour mieux repartir ensuite.

 

Pour les entrepreneuses : beaucoup d’entrepreneuses travaillent tous les jours et culpabilisent lorsqu’elles ne font rien, parce qu’elles se disent que ce n’est pas comme ça que leur activité va avancer. Mais paradoxalement, faire un break peut faire avancer ton entreprise ! Car tu seras plus détendue, ton énergie sera rechargée et tu seras plus ouverte aux opportunités et aux nouvelles idées. C’est toujours une question d’énergie : si tu es totalement vidée tu avanceras au ralenti, alors qu’une fois rechargée tu auras plus à offrir et tu avanceras bien mieux 🙂

 

Leçon n°5 : S’éloigner pour mieux se retrouver

 

Avant d’être prise dans ce nouveau rythme, je traversais une phase de doute vis-à-vis de mon activité : est-ce que je suis à la bonne place, est-ce que je fais ce que je veux faire…?

Puis ces dernières semaines par la force des choses je me suis éloignée de mon activité – je restais présente pour mes clientes et projets en cours, mais globalement je me sentais à 5 % de tout ce que je fais d’habitude dans mon « train-train » : dessiner, écrire, communiquer, échanger, prospecter… Le temps se déforme et j’ai l’impression que ne pas m’être consacrée totalement à mon activité depuis des mois !

 

Mais cela m’a permis de réaliser combien mon activité me manquait déjà. J’ai réalisé que les moments où je m’occupais de mes clientes, entre deux cartons, me faisaient du bien. J’ai réalisé que j’avais hâte de rentrer à mon appartement pour pouvoir avancer ce dessin en cours, que c’était un moment de répit pour moi. J’ai réalisé à quelle point mon activité compte pour moi, combien je l’aime, combien je veux la chouchouter et lui consacrer du temps, et ça me fait du bien de le réaliser à nouveau !

Moi qui doutait, j’ai la sensation que ce moment de rush arrive pile-poil pour me rappeler que oui, je suis à la bonne place, j’aime ce que je fais et je veux le faire encore plus. Mon activité me fait du bien et je l’aime

 

Pour les entrepreneuses : lorsque tu perds de vue ta vision, que tu doutes, que tu n’êes plus sûre d’être à la bonne place, t’éloigner de ton activité te permettra de prendre du recul et de faire le point. Cela rejoint la leçon n°4 : c’est un faisant un break que nos idées s’éclaircissent, qu’on réalise ce qui nous manque et ce qui ne nous manque pas, et que l’on peut se réaligner si besoin.

 

Voilà tout ce que je voulais partager avec toi aujourd’hui ! Cela donne un long article, ça compensera mon absence de ces derniers jours 😆 Mais je tenais à profiter de ce jour de pause pour me reconnecter à toi

J’espère très vite revenir totalement présente – je fais les actions pour, un jour après l’autre !

Manon

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6 Commentaires

  1. Lisa

    Cet article est tellement dynamisant! À chaque fois je suis époustouflée par tes pistes de réflexions et les liens que tu arrives a tisser entre elles! Merci à toi de continuer à nous éclairer

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    • Manon Godard

      Merci Lisa ❤

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  2. Manon Woodstock

    Hello Manon, j’avoue – je commençais à m’inquiéter de ton absence 😉 C’est un plaisir de te retrouver par ici, avec des pensées toujours aussi inspirantes. Tes conseils sont vraiment bons, et je les garde près de moi – tels des armes pour affronter un futur assez nébuleux 😛 Je travaille aussi beaucoup sur le lâcher-prise et bon sang, c’est loin d’être évident. Au boulot, pardoxalement, j’y arrive trèèèès bien – quand la montagne de travail commence à déborder – je me dis « aller, tu laisses couler, et surtout : une chose après l’autre » et ça fonctionne vraiment bien. Mais dans ma vie perso et pour mon blog, j’ai énormément de mal à lâcher prise. Je pense qu’il faut beaucoup potasser avant d’acquérir certains réflexes automatiques qui font que dans notre tête, le déclic du « maintenant, stop » arrive au bon moment.
    Pour ce qui est du fait de s’accorder du temps en tant qu’entrepreneur.euse qui n’a pas d’horaires classiques, je partage d’avance tes inquiétudes actuelles xD J’ai cependant lu quelques mots très inspirants chez Lyvia Cairo il y a quelques jours où elle disait, en somme, que dans notre société, on confondait largement travailler dur et travailler beaucoup (et elle penchait largement en faveur du travailler beaucoup, mais pas dur). Et puis si on y pense, n’es-tu pas à ton compte pour profiter de plus de flexibilité et pouvoir te dégager du temps quand il le faut ? Prendre soin de soi fait partie de l’auto-entreprise et c’est dur de casser des préjugés ancrés en nous depuis très longtemps par la société et le monde de l’entreprise – qui laissent à penser que nous ne sommes pas importante.s en tant qu’être individuel.
    Je te souhaite une très belle journée !

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    • Manon Godard

      Merci pour ton mot Manon ! Concernant les horaires de travail lorsqu’on est entrepreneuse, au début je cherchais à m’imposer des horaires « classiques » puis j’ai compris que ce n’était pas l’idéal pour moi et que, comme tu le dis, quitte à être entrepreneuse autant choisir les horaires les plus efficaces pour moi 🙂 Je trouve qu’on a tous des pics d’efficacité et des moments plus lents, et je crois qu’il est bien plus productif de « surfer » sur ces pics !

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  3. Marine

    J’ai adoré la façon dont tu as mis en parallèle ton expérience actuelle avec l’entreprenariat ! Et forcément je ne peux être que d’accord avec toi. Je te souhaite en tout cas beaucoup de courage pour cette période intense ! et comme tu le dis si bien « un jour après l’autre » =)

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    • Manon Godard

      Merci beaucoup pour ton mot Marine ! 😀

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